Saturday, January 25, 2014

Choisir. Décider. Être libre.



Il est 17h passé et je suis toujours en pyjama. Je ne suis pas encore lavée. J’espère pouvoir prendre une douche ce soir. J’ai mangé sur le pouce. Un bon steak, froid. De toute façon je n’ai pas tellement d’appétit car je n’ai dormi que 3h. J’ai essayé de me démêler les cheveux, parce que le vomi de ce matin m’a fait des dreadlocks. 

Non, je n’ai pas la gueule de bois. J’ai un bébé. Une petite fille de 5 mois. Et je suis maman au foyer.

C’est-à-dire que pour certains, j’ai des journées tranquilles, douces et beaucoup de temps pour moi. Je suis maman au foyer par choix. J’ai voulu un bébé ET j’ai voulu m’en occuper. J’ai voulu et j’ai pu. Alors je ne vais certainement pas passer à côté de cette aubaine d’élever l’enfant que j’ai désiré, porté et mis au monde. Ni pour avoir le temps de souffler, ni parce que je veux retrouver une vie sociale. Il s’avère que ce n’est juste pas MA conception de la maternité. Qu’on soit bien d’accord, je ne touche aucunes aides. Pas le bout de la queue de la moindre petite aide sociale. Je m’occupe donc de ma fille gracieusement et avec le sourire. J’ai envie (et besoin) de la voir grandir et j’aime ces journées avec elle. 

Si demain je dois reprendre le boulot, j’irais contrainte et forcée. Mais j’irais.  

Une chose me chiffonne. Pour ne pas dire carrément qu’elle m’emmerde. Cette histoire de boulot. Parce que oui,  être maman, c’est un boulot. Un CDI à temps plein. De jour et de nuit. C’est pas de gérer les journées qui  est difficile. Ni de gérer les nuits. C’est de gérer les jours ET les nuits.  Parce que les cernes que tu vois sur ma tronche, c’est toujours pas parce que j’ai fait la fête hier!


C’est juste parce que depuis 5 mois et 7 jours, je me réveille 5, 10, 15 fois pour :

  • la nourrir
  • essuyer le vomi dans mon cou
  • la rendormir
  • chercher la sucette partout dans le lit
  • la recouvrir parce que je la trouve fraiche
  • la découvrir parce que je la trouve chaude
  • essayer de la pousser un peu pour que je puisse, éventuellement, me mettre sur le dos
  • me remettre direct sur le côté, car elle estime que 10 cm entre elle et moi, c’est beaucoup trop
  • la nourrir
  • essuyer le vomi dans mes cheveux
  • la rendormir
Etc...

C’est le plus beau métier du monde et c’est aussi le seul métier où il n’y a pas de jours fériés, pas de soirée de libre, pas de weekend. C'est du 7j/7, du 24h/24. Le seul métier où le temps n’existe pas. Que tu le veuilles ou non, il faut sourire, être de bonne humeur. Tu ne risqueras pas juste de te faire un peu jeter par ton boss ou tes collèges parce que tu tires la tronche une journée. Tu rendras malheureux ton enfant, qui vit à travers toi et pour toi. Il faut l’aimer, tous les jours. Même quand elle s’endort à 20h (enfin !) et se réveille toutes les 50 minutes pour téter ou juste pour te sentir près d’elle et ce jusqu’à 5h du mat où, là, elle aura juste envie de jouer. Il faut l’aimer même quand elle te met de grands coups de pieds dans les seins pendant que tu la changes. Même quand elle refuse que tu partes ne serait-ce qu’une seconde de son champs de vision. Il faut l'aimer et rassurer le papa qui ne comprend pas qu'elle ne veuille que toi. Le rassurer quand elle hurle dans ses bras et tend tout son corps vers toi, désespérément en se demandant si tu vas bien finir par la prendre et la coller contre ton cœur.

C’est le plus beau métier du monde et il y a des matins, comme ce matin, où je rêve juste de laisser ma fille à la crèche et partir bosser. Profiter ne serait-ce que du métro, de ces quelques minutes sans personne, sans bébé qui me scrute, sans la pression qu’elle se mette à pleurer d’un coup m’obligeant du coup à tout stopper, sans musique débile qui tourne en boucle dans la chaine Hi-Fi. Je rêve d’un court instant où personne n’a besoin de moi, un besoin vital de moi. D’une journée un peu moins intense. D’une journée où je n’aurais pas besoin de chanter une cinquantaine de fois l’histoire de ce connard de petit escargot qui porte sur son dos sa maisonnette. Mais à la seconde où elle me sourit à pleines gencives, je me souviens que ma place est à ses côtés. 


Non, être maman n’est pas simple. Être maman au foyer ne l’est pas non plus. Et non, chez moi c’est loin d’être super clean. Des fois, j’ai même pas le temps de faire la bouffe ou un peu de ménage. Parce que, parfois, quand elle dort, j’ai envie de prendre un peu de temps pour moi, pour moi seule. Égoïstement. 

10 minutes, 15 minutes. Mes 15 minutes de métro. 

« Qu’est-ce que je fais de mes journées ? » Ben j’enfile des perles voyons ! Connard. Connasse. 



Il est vrai aussi que j’ai fait des choix éducatifs. J’ai choisi de respecter ses besoins, TOUS ses besoins. Il serait peut-être plus simple de la laisser pleurer pour lui apprendre à dormir. Ou d’ignorer ses cris et ses bras tendus vers moi, sous prétexte d’éviter à tout prix d’en faire une capricieuse qui ne pourra pas se passer de moi. Plus simple mais pas pour elle. 

Elle, elle n’a rien demandé. Elle ne s’est pas installée par hasard dans mon ventre. Nous avons tout fait pour. Nous avons DÉCIDÉ d’avoir un enfant. Nous pouvions et nous voulions.

Donner la vie ne devrait pas être un accident ou une obligation. Donner la vie devrait rester un choix, le plus beau et le plus doux choix. Ou une belle surprise, qui se transforme en envie. Et l'envie, en évidence.

La vie est faite de surprises mais parfois mauvaise, d'erreurs et de mauvaises décisions. La culpabilité et la douleur d’être obligé de stopper ce qui est normalement censée être une belle aventure font aussi parti de la réalité de l’avortement.



Ce n’est pas un geste que l’on fait à la va-vite, sans tout remettre en question, sans le vivre comme un bouleversement, sans qu'il ne laisse un gout amer dans le cœur. A jamais. 

«  Avortement de confort » ? Fallait oser mettre ces deux mots dans la même phrase!

Avorter n’est pas confortable. Avorter n’est pas agréable. Avorter ne devient pas un bon souvenir. 

Avorter n’est rien d’autre qu’une solution insoutenable à un problème insolvable. La solution qui ressemble le moins à une solution. La solution qui laisse un trou, là, dans ce bide vide. Et parfois, la solution qui permet aussi de souffler, de respirer et de retrouver le sourire ! 

Avorter sauve une vie. Il sauve une femme qui n’a pas choisi. Il sauve une femme qui n’a pas à assumer l’erreur d’une autre personne. Il sauve une femme qui n’a pas à payer pour un moyen de contraception défectueux. Il sauve une femme qui ne veut pas ou plus d’enfant. Il sauve un couple. Il sauve une famille. 

Je n’ai aucune envie (pour une fois !) de parler de moi. De parler de mon expérience. On ne devrait pas avoir à expliquer nos raisons. On ne devrait pas avoir à se justifier. On à déjà souvent du mal à se pardonner, à accepter, à passer à autre chose sans qu'il faille, en plus, être les accusés d'un tribunal d'hypocrites.


Je suis plus Pro-life en étant pour l’avortement que celles et ceux qui hurlent au meurtre mais qui en oublient la femme derrière le ventre. Ce ventre qui lui appartient. Totalement. Entièrement. Je suis plus Pro-life en étant pour l’avortement que celles et ceux qui oublient qu’un enfant mérite d’être désiré, attendu, choyé, aimé et ce dès le début. Qu’il n’a pas besoin d’entendre qu’il est venu au monde car sa mère n’a pas eu le droit d’avorter. Je suis plus Pro-life que celles et ceux qui ont oublié qu’il y a déjà plus de 16 millions d’orphelins dans le monde et que 2 enfants meurt tous les jours de maltraitances.


Faire des enfants devrait se faire par amour et pas parce qu’une loi nous obligerait à assumer notre erreur, l’erreur d’un homme, l’erreur d’une capote, l’erreur d’un oubli, l’erreur d’un verre d’alcool en trop. 
Un enfant n’a pas à subir ni nos erreurs d’adultes, ni les croyances fumeuse d’un groupe d’extrémiste mal baisé, ni les convictions à la con d’une extrême droite blasée et biaisée ou d’une église qui se dit toujours « pour la vie » sauf quand elle préfère tuer pour faire passer ses idées. 


Il se passe des choses bizarres dans ce monde. Surtout en France. Surtout en Espagne.  

On voudrait nous forcer à mettre au monde des enfants dont on ne veut pas et on nous interdit ensuite de nous en occuper.
 
On ne nous prendrait pas pour des connes par hasard ? 

J’ai entendu parler d’UNE membre du gouvernement qui souhaite renvoyer les mamans au boulot, même celles qui ne le veulent pas, surtout celles qui ne le veulent pas. J’ai aussi entendu parler d’UNE membre du gouvernement qui souhaite (ré)interdire l’avortement. 

Ce qui me choque le plus, ce n’est pas tant ces propositions de lois sont complètements absurdes.  On le saurait si le gouvernement avait de bonnes idées. Quelle magnifique manière de détourner le regard de milliers de français (ou d’espagnols) des vrais problèmes ! Ce qui me choque, c’est que ces conneries viennent du cerveau (malade) de deux femmes. 

Honteux ? Le mot n’est pas assez fort.  
« Gerbant » décrirait mieux le fond de ma pensée. 

Ont-elles oubliées qu’elles étaient des femmes, elles aussi ? Ont-elles oubliées qu’il n’y a pas si longtemps,  elles n’auraient même pas eu le droit d’ouvrir leurs (grandes) gueules pour donner leur avis ? Que d’autres se sont battues pour qu'elles ai ce droit, pour qu'elles ai DES droits ? Le droit qu'a pourtant chaque homme de prendre SES décisions pour garder le contrôle de SON corps et de SA vie ?

Le féminisme, mon féminisme, c'est celui-là! Je suis une femme, jusqu'au bout de ces seins qui me servent (aussi) à nourrir mon bébé, jusqu'au bout de ces doigts qui me servent (aussi) à caresser l'enfant que j'ai désiré. Le féminisme, c'est rendre la femme libre, c'est la laisser Être, c'est la laisser choisir.


Je serais contre l'avortement, quand les hommes n'auront plus le droit d'éjaculer. 
Je serais contre les mamans au foyer, quand les hommes n'auront plus le droit, eux non plus, de choisir leur métier.

Choisir. Décider. Être libre. ÊTRE FEMME.

Nous sommes libres de choisir d’être maman à temps plein ou non.
Nous sommes libres de décider d’être maman ou non.
Nous sommes libres d’être une femme.
Nous sommes libres.


Mon utérus m'appartient, ma tête aussi.

Monday, January 20, 2014

Ma BJB #son plus beau souvenir !



Depuis que Lou-les grosses-joues est née, j’ai une envie immense de lui laisser quelque chose qui la marquera à jamais, quelque chose qui la fera sourire, rire, peut-être pleurer ; quelque chose qu’elle gardera, pour toujours et qui fera partie d’elle, entièrement : des souvenirs !

Je fais des photos, des vidéos, une boite à souvenir et même ce blog ! Mais je voulais plus ! Et j’avais aussi envie de faire participer aussi les personnes qui font vivre ce blog, qui voient les-grosses-joues grandir, semaines après semaines ! Je ne pourrais pas lui parler en détail de tous les messages que vous m’envoyez chaque jour et qui, en plus de me soutenir dans ce que je fais, m’apporte beaucoup d’amour ! Je ne pourrais pas lui décrire en détail qui vous êtes, ce que vous faites.

Mais je peux lui offrir quelque chose d’unique, qui représente quelque chose d'incroyable, créé par 100 personnes, familles, ami(e)s, et vous : 

une Bai Jïa Bei



Une Bai Jïa Bei, c’est une couverture faite de 100 carrés de tissuscolorés, fleuris, unis, bariolés, originaux cousus ensemble. Un patchwork fait de vos 100 vœux ! Dans le nord de la Chine, cette couverture contient chance, énergie et bons souhaits pour l’enfant à qui elle est offerte. Je trouve l’idée tellement belle...et j’ai très envie de partager cette aventure avec vous !

J’espère de tout cœur que vous aurez envie de participer !

Comment participer :
  • Choisir un morceau de tissu que vous aimez 100% coton
  • Couper un carré de 20 cm sur 20 cm
  • Choisir ou créer une  carte de vœux afin d'y noter un souhait pour Lou-les-grosses-joues
  • Me contacter par MP sur ma page facebook ou par mail à iamunemaman@gmail.com

Hâte de commencer cette aventure avec vous tous !




Si tu aimes mon blog, tu peux voter pour lui ! Clique ici !



Sunday, January 12, 2014

Quoi d'neuf bébé #3



I am une maman ! te donne des nouvelles de bébé(e). Elle grandit avec toi, semaine après semaine, mois après mois ! 


Nuits, motricité libre, langue des signes pour bébé, DME, rires et bourrelets sont au menu de ce Quoi d'neuf bébé #3 ! 


Dans 4 jours, les-grosses-joues aura 5 mois. Je t’épargne les « comme ça paaaasse, oh la la !»,  les « mon bébé d’amour grandit trop vite » ect… Mais bordel, c’est vrai que ça passe vite! J’ai pas vu les jours défiler. Bon par contre, les nuits, je les ai bien senties passer hein ?! 

149 nuits de merde. 149 nuits où je n’ai pas dormi plus de 3h30 d’affilé. 149 nuits où, pile au moment où je sombre dans un doux et profond sommeil, PAF, elle, elle se réveille et, au choix : 
  • me tire les cheveux
  • fait des pets avec sa bouche
  • me donne des coups de pied
  • me file une grande baffe
  • me vomit dans le cou
  • attend que je me rende compte, toute seule, que le truc mouillé que je sens, c'est bien du caca


"Elle fait ses nuits ?" reste LA question chiante par excellence. Et sans intérêt.

Non, elle ne fait pas ses nuits, mais je vais pas passer au LA pour autant, ni la diversifier maintenant. Non, elle ne fait pas ses nuits, mais je vais pas arrêter l'allaitement pour que le papa puisse prendre le relais, il le prend la journée, le relais. Oui, je suis parfois fatiguée et je me demande comment elle fait pour péter la forme en dormant si peu (sans déconner, comme elle fait?!). Oui, je suis parfois saoulée d'être dérangée quand on...hum...regarde la télé. Oui, je suis parfois découragée. Mais je sais que c'est normal ! Chaque bébé suit son propre rythme. Le LA* ou LM* n'a aucune incidence sur les nuits. La diversification non plus. Le portage non plus. La vie des castor en milieu aquatique non plus. On est tous différents. Et ce, depuis la naissance. Moi, j'évite de demander à mes ami(e)s/collègues/voisin(e)s/connaissances si leur bébé fait ses nuits. 1 fois sur 2 la réponse m'énerve. 1 fois sur 2 la réponse est "oui, pourquoi pas Lou?" - "non, et je t'emmerde."

C'est fou comme on le prend pour nous. Comme on ne peut pas s'empêcher de penser que c'est de notre faute. Ne culpabilise pas si ton bébé ne fait pas ses nuits. Il n'est en retard sur rien du tout. Dis toi juste que s'il se réveille, c'est qu'il veut t'emmerder doit se réveiller. S'il doit manger, c'est qu'il a faim. La fatalité m'a sauvé!

Cependant, voici une liste de réponses possible (non exhaustive), si toi aussi ton bébé ne fait pas ses nuits et si à toi aussi ça te gave de devoir répondre à cette question à chaque repas de famille/RDV chez le pédiatre/courses à Al Campo (Auchan. Traduit littéralement par AU CHAMPS)/etc... :
    Non. Mais moi non plus en fait mais je suis un vampire. Donc c'est héréditaire, bien sur.
    Non. Alors des fois je picole un peu pour l'aider OU je lui met un peu de baileys dans le bib. C'est blanc, elle y voit que du feu.
    Non. Donc j'en profite pour aller en boite avec elle. Le strombo, elle adore.
    Non. Elle n'a pas besoin de sommeil, j't'ai pas dit mais en fait c'est un robot. Si, si, je t'assure. Regarde le bouton OFF. (dessinez un bouton OFF)
    Non. Et toi? Parce que t'a l'air crevé(e). T'es sûr(e) que ça va? On peut parler si tu veux. 

    Si tu as d'autres idées de réponses, n'hésite pas à les proposer en commentaire ! 




      Le rituel du soir n'a pas changé : jeu, bain, musique douce, massage, câlin, tétée, pleurs et dodo. Oui bien sur qu'elle pleure des fois. Je sais pas pourquoi. J'avoue, je cherche pas trop à savoir. Mais je ne la quitte pas. Je l'accompagne, je lui montre qu'elle peut compter sur moi. Je lui parle doucement, la serre contre moi (Quoiiiii?? Tu t'allonges à côté d'elle pour l'endormir?? Mais, t'es fol... TA GUEULE), lui chante des chansons, lui (re)propose mon sein (Quoiiiii?? Elle s'endort au sein?? Mais, t'es fol... TA GUEULE). La position qui l'endort le mieux, c'est sa tête sous mes aisselles et mon bras qui l'entoure. Alors là, j'ai plusieurs blagues graveleuses qui contiennent les mots "odeurs", "dure journée, pas le temps de me doucher" et "asphyxie" mais je vais m'en tenir à un "c'est normal, l'odeur maternelle, c'est l'odeur de l'Amour, c'est l'odeur de l'Apaisement, que c'est beau!" plus sobre et plus propre. 

      Depuis le Quoi d'neuf bébé #2 , je me suis renseignée sur la motricité libre : "La motricité libre est l'un des trois fondements de la théorie éducative d'Emmi Pikler. Elle consiste à laisser libre cours à tous les mouvements spontanés de l’enfant sans les lui enseigner. Il se base sur l'idée que les contraintes empêchant l'enfant de bouger comme les incitations trop précoces à accomplir des gestes non maitrisés par l'enfant, retardent son développement ou son autonomie."
      Ça  m'a paru extrêmement logique. Encore une fois, la nature est bien faite. Ce n'est pas grâce à l'adulte que bébé apprends à s'assoir, à se tourner, à se lever et à marcher. Il est programmé pour accomplir toutes ses actions, tout seul. Plus jamais je ne la cale en position assise avec des coussins ou autre. J'évite le transat, ou alors je le laisse en position horizontale. J'ai compris que si elle ne s'assoit pas d'elle même, c'est simplement que son corps, ses muscles et son système nerveux ne sont pas prêts. Je ne la couche plus non plus sur le ventre pour "lui muscler le dos" comme m'avait conseillé ma pédiatre. Je l'allonge sur son matelas d’éveil, sur le dos. Au début, ça n'a pas été évident, elle n'aimait pas trop resté allongée. Je m’allongeais donc tout prêt d'elle, je lui parlais, lui proposais des petits jeux. Elle finissait par se retourner mais un de ses bras restait bloqué et ça l'énervait. Je la remettais donc sur le dos. Et ainsi de suite. Jusqu'au jour où elle a prit conscience de ce bras, du mouvement qu'il fallait faire pour le dégager et l'amener devant elle. Et la voilà sur le ventre, toute fière, un grand sourire aux lèvres !



      La motricité libre, c'est, encore une fois, respecter le rythme naturel de l'enfant. C'est accepter que chaque enfant est différent, que chaque enfant suit son propre chemin. Elle s’assiéra, quand elle en sera capable. Elle se lèvera, quand ses jambes et ses bras pourront supporter tout son corps. Elle marchera quand ses pieds arrivent à la porter. Elle n'ira jamais dans un trotteur (interdit au Canada depuis 2004). "Marcher avec un périmètre tout autour de soi n’aide pas à construire l’image de son corps. C’est comme si on mettait à un adulte une paire de chaussure bien plus grande que ses pieds." (citation tirée d'un article d'une blogueuse que j'aime beaucoup : Tiny la souris)

      Il ne s'agit pas d'ignorer l'enfant et de le laisser là, couché sur le dos. Il faut l'encourager, l'épauler, le soutenir. Se rendre compte c'est un immense boulot pour un si p'tit corps ! Quand Lou-les-grosses-joues se fatigue, j'interviens toujours. Je l'aide si elle a besoin de moi, quand la position sur le ventre l'épuise ou quand elle n'a plus envie d'apprendre ou de découvrir. Savoir si elle est en avance ou en retard sur ce qu'elle devrait savoir faire, ça ne m'intéresse pas. Je veux juste lui donner confiance en elle, lui montrer qu'elle peut, toute seule, accomplir de grandes choses. Je veux lui donner envie de découvrir et faire d'elle une petite fille curieuse. Je veux aussi qu'elle soit fière d'elle même et lui la pleine possession de son corps. Ce corps qui lui appartient et qui, on ne le réalise pas toujours, est capable de tellement de chose ! Lui donner cette liberté de mouvement, de mobilité, de gestes, c'est lui permettre d'apprivoiser ce corps, d'apprendre à le connaitre, à le contrôler, à le comprendre pour l'aimer.


      Nous continuons toujours la langue des signes. Depuis peu, de manière plus assidue. Le plus difficile est de nous limiter à 3, 4 signes, comme nous le conseille Francis Lacoste dans mon article sur la LSB. Souvent, elle nous regarde faire, hypnotisée par nos mains qui s'agitent devant elle. Il me semble qu'elle reproduit le geste associé au mot "tétée". Je ne sais pas si c'est ma fierté sans faille de maman qui me fait loucher ! En tout cas, on lâche rien et on attend impatiemment qu'elle nous offre son 1er signe !
      Maman : main à plat, sous le sein, qui monte et descend 2 fois

      Téter : dos de la main qui tapote la bouche 2 fois

      Encore : taper 2 fois dans la paume de la main avec les 4 doigts


      Douleur : pouce face à face, effectuer un rotation avec les poings fermés


      Sucette : main près de la bouche, taper 2 fois l'index et le majeur sur le pouce



      Musique : index face à index, effectuer un mouvement de chef d'orcheste

      Je cuisine souvent avec les grosses-joues dans l'écharpe. Ça attise sa curiosité. Bon, il faut que je te dise un truc. J'ai grave envie de lui faire gouter des morceaux de légumes ou de fruits. Elle nous observe manger et n'en perd pas une miette. Mais je sais que ce n'est pas le moment. Nous allons pratiquer la DME (=diversification menée par l'enfant). Un dossier spécial mode d'emploi est prévu pour le mois prochain. Concrètement, de quoi s'agit-il? Très simple. Jusqu'à ses 1 an, l'introduction des aliments n'est que pure découverte. La DME, c'est juste laisser à l'enfant la liberté de manger. Manger seul, de vrais morceaux, rien de mixé, pas de purée à tous les repas. C'est lui laisser la possibilité de découvrir des textures différentes. C'est aussi manger sans couverts, toucher les aliments, les saisir à pleine main, les regarder, prendre le temps de comprendre, d'apprendre. Mais pour limiter tout risque d'étouffement et pour pouvoir commencer, il faut que bébé tienne assit tout seul. C'est à lui de porter à sa bouche les aliments. Alors nous attendrons. Parfois je lui fais sentir ce que je mange. Elle me sourit toujours, surprise par telle ou telle odeur ! Pour l'instant, elle est donc toujours allaitée exclusivement et à la demande. (Quoiiiii?? T'attends pas 3h? Mais t'es fo... TA GUEULE)

      "J'attends impatiemment le jour où son rire explosera dans l'appartement !" C'était le 3 janvier ! Je lui faisait des prouts-prouts sur le ventre (on devient con bordel) et c'est sorti tout seul. De sa bouche à mon coeur direct. Sans passer par la case départ. Sans touchez les 20.000 balles. J'ai chialé et ri à la fois. Elle me regardait, amusée. Le lendemain, j'ai tout essayé pour la faire rire à nouveau. En vain évidement. A tel point, que l'Homme ne m'a cru qu'a moitié. (cf. fierté maternelle). Puis Il l'a entendu. Cette fois, c'était mes bisous sur ses cuisses qui l'ont fait marrer. Il est rentré dans la pièce avec un grand sourire de papa tout ému ! Depuis, même si elle a recommencé, ça reste aléatoire. Aléatoire mais tellement beau et touchant !

      Pour ses 4 mois pile, on était en France. On a été voir mon ancien généraliste, pro allaitement, pro maternage, pro tout-ce-que-j'aime, plus pour lui présenter que pour autre chose. Il l'a donc pesée et mesurée :

      Dans le coin gauche, sur son matelas a langer, 70 cm, 8kg, championne toutes catégories de bourrelets et de petits plis à croquer, Louuuuuu-les-groooooosses-jouuuues ! 

      Maintenant, à presque 5 mois, Lou est un bébé...ben c'est mon bébé et elle est comme elle est ! Parfaite pour nous, ses parents ! 


      *LM = lait maternel
      *LA= lait artificiel

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