REDÉCOUVERTE DU SERPENT LE PLUS RARE DU MONDE
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Un rapport d'experts atteste qu'il ne resterait plus que 18 serpents de l'espèce Liophis ornatus. Cette petite couleuvre, la plus rare au monde, survit sur un petit îlot, non loin de Sainte-Lucie, dans les Antilles. Un havre de paix, loin de sa plus grande menace : la mangouste. |
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Selon les scientifiques, il resterait dans le monde moins de 18 individus de l'espèce Liophis ornatus, le "Saint Lucia racer" ou couresse de Sainte-Lucie. Les derniers spécimens de ce petit serpent (sa taille adulte ne dépasse pas un mètre), non venimeux, survivent sur un petit îlot de 12 hectares proche des côtes de Sainte-Lucie, dans les Antilles. Selon les experts, ce membre de la famille des couleuvres serait le serpent le plus rare au monde. |
Une île sans mangoustes |
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La couresse était à l'origine un serpent plutôt commun à Sainte-Lucie, et si sa population a rapidement décliné, c'est qu'elle a été la proie d'un prédateur hors pair : la mangouste. Introduite à la fin du XIXe siècle en provenance des Indes pour éliminer les serpents venimeux, le petit mammifère n'a pas fait de détail. Il a décimé cette couleuvre, endémique de l'île. A tel point que les biologistes avaient considéré l'espèce comme éteinte en 1936. Non loin de là, dans la réserve naturelle des Maria Islands, un spécimen de couresse de Ste-Lucie est aperçu en 1973. Dès lors, ses apparitions se font rares et la crainte de voir à nouveau disparaître l'espèce grandit d'année en année. |
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Fin 2011, une équipe de chercheurs de Sainte-Lucie est constituée pour déterminer si la couleuvre est toujours en vie. Quelques mois plus tard, après de longues recherches à soulever les moindres pierres et arpenter les pentes des îlots qui composent les Maria Islands, les chercheurs attrapent onze serpents, les baguent, et les relâchent. L'analyse de données des nouvelles captures indique qu'une population totale de 18 individus peuplerait l'île. Une autre méthode, moins précise, fixerait leur nombre à environ cent couleuvres. Son aire de distribution, cet îlot de 12 hectares, pourrait être la plus petite au monde pour tout type de serpent. S'il survit dans cet endroit, c'est parce que les mangoustes n'y ont jamais accédé. |
"Rester les bras croisés, ce n'est pas une option" |
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Avant que la couresse de Sainte-Lucie n'obtienne ce titre de "serpent le plus rare au monde", celui-ci était détenu par une autre espèce antillaise : la couresse d'Antigua. En 1995, le nombre d'individus de ce serpent était tombé sous les 50. Dix-sept ans d'un programme de protection de l'espèce plus tard, leur population a atteint 900 spécimens. Un succès acquis grâce à la collaboration des habitants d'Antigua, qui, en comprenant l'importance de sa présence, ont éliminé ses prédateurs "importés", les mangoustes et les rats. Une stratégie payante dont l'équipe de préservation de Sainte-Lucie pourrait s'inspirer pour sauvegarder leur espèce endémique. Jusque-là, la couleuvre locale reste sous la menace d'une nouvelle importation de prédateurs. |
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"Nous avons quatre espèces endémiques de serpents à Sainte-Lucie", indique Alwin Dornelly du Département des forêts et de la nature de Sainte-Lucie. "L'une d'entre-elles est extrêmement rare. Nous devons déployer tous les efforts possibles pour éviter sa disparition". |
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"Des dizaines, si ce ne sont pas des centaines, d'animaux antillais ont déjà disparu parce que les Hommes ont inconsciemment importé des espèces prédatrices, venus d'autres parties du monde. Nous ne pouvons pas nous permettre de voir l'inoffensive couresse de Sainte-Lucie devenir le prochain cas", martèle le Dr. Jenny Daltry, biologiste en chef de Fauna & Flora International. Elle ajoute : "rester les bras croisés, ce n'est pas une option". |
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