Le maternage, tu connais? C'est le nom donné aux pratiques dont sont adeptes certains parents, comme l'allaitement, le cododo, le portage, l'éducation non violente, ou encore la diversification menée par l'enfant (DME).
Il y a peu, j'ai lancé le débat sur le célèbre forum Au Féminin, histoire de connaitre l'opinion de la ménagère de moins de 50 ans. Les avis sont mitigés, nuancés ou très arrêtés, favorable ou totalement contre . En voici un extrait, cuisiné à ma sauce, à manger au second degrés car parfois exagérés! Certaines parlent de mode, d'autres y voient le désir de sentir différente et donc mise en valeur. Elles montrent du doigt le besoin d'être une mère parfaite ou la peur de voir grandir son bébé trop vite, bébé que l'on va donc materner le plus possible, dans l'espoir qu'il tète encore à 20 piges. Elles mettent en garde notre condition féminine, en pensant que faire toutes ces choses aliènent la femme, la réduisant à son unique rôle de mère, la poussant à agir à l’extrême en ne se consacrant qu'à son enfant puisqu'elle s'ennuie, laissant donc de côté le malheureux papa, qui lui ne trouve pas, dans cette relation fusionnelle et malsaine, son rôle de père. (Attends, je reprend ma souffle) Il y en a qui pense qu'il faut vivre dans une yourte, bouffer des légumes bio, se faire des couvertures en poils d'aisselles et recycler les peaux de mandarines pour adhérer à ce genre de pratique ! En plus dormir avec son enfant c'est dangereux, le porter c'est retarder son autonomie et l'allaiter c'est chiant. Et y a celles qui ne mettent que des smileys moqueurs, et ça, ça veut tout dire !
Il y a aussi celles qui se sentent tout simplement mère, qui n'aiment pas donner un autre nom que celui de "maman" à la manière dont elles s'occupent de leurs enfants et qui composent en fonction du caractère de chacun et de la vie en général. Celles qui approuvent à fond et qui donnent pleins de bonnes raison de materner.
Et puis il y a moi, parce qu'il faut bien que je donne mon avis. Moi qui porte, moi qui allaite, moi qui cododote, moi qui m'imagine en mère communicante et attentive. Et moi qui ne savait rien de ce retour aux sources qu'est finalement le maternage. Retour à ce que nous avons pourtant toujours fait, sans se dire que c'était trop cool, parce que de toute façon nous n'avions pas bien le choix !
Moi j'ai d'abord été enceinte, et tu le sais déjà, je n'ai pas trouvé ça chouette, du tout. J'ai eu peur pendant 9 mois, de tout. Pour elle, pour moi, pour mon couple. Je passais mes journées à me regarder le nombril grossir (et devenir un troisième téton), me posant 1000 et 1 questions sur la manière dont j'allais m'en sortir. Quelle mère serais-je? C'est quoi d'ailleurs "être mère"? Faut faire quoi? Faut aimer comment? Comment on s'occupe d'un bébé? Des tas de questions chiantes. Et tu sais quoi, je n'ai toujours pas les réponses!
J'ai acheté poussette, biberon, tétines, berceau, lit, transat, la totale Chantal (oui madame, j'ai osé...poils au nez). Et je ne regrette pas du tout d'avoir toutes ces choses...dont je ne me sers pas!
J'ai tout de suite fait en fonction de ma fille, des ses besoins, de ses attentes et de ce que je pouvais (ou non) lui offrir. Et en grande fainéante que je suis, j'ai aussi recherché la simplicité. Je trouve que c'est plus simple d'allaiter, plus simple de dormir ensemble, plus simple de la porter que de me trimballer une poussette énorme impliable, inouvrable, de 200 kg dans le métro de Madrid. Il y a autre chose que je ne dit pas mais qui me semble évident : j'aime ça. ON aime ça ! Et ON va bien, merci ! On réinvente notre couple, accordant à notre la place qu'elle doit avoir dans notre vie, ni plus, ni moins. Je trouve ça beau de voir ma fille dormir en grenouille, un bras sur le torse de son père, la bouche ouverte, comme lui. Je trouve ça doux de la sentir respirer tout contre moi. Je trouve ça sexy de voir mon mari porter Louloute dans ses bras ou dans l'écharpe. Je trouve ça rassurant de la savoir contre moi pendant que je m'active ou me promène.
Le maternage prend des dizaines de formes, et il s'agit avant tout d'amour. Il est dit que le maternage est l'art d'être mère. Elle n'est pas moins mère celle qui donne le biberon plutôt que le sein. Elle n'est pas moins mère celle pousse que celle qui porte. Elle n'est pas moins mère celle qui craque face à un enfant qui cherche ses limites. Le reste, pour moi, n'est qu'une question d'idéologie, de conviction et de désir. J'aimerais être une mère douce et calme, qui explique en parlant plutôt qu'en criant, c'est mon idéal. J'ai la conviction que mon lait est meilleur pour mon enfant que le lait de vache. Je suis convaincue que le portage, "l'attachement sécure" est bénéfique et contribue, paradoxalement, à l'autonomie de l'enfant. J'aime aimer ma fille et j'aime l'aimer de cette manière.
Pour aller plus loin :
Michel Odent - Le bébé est un mammifère
John Bowlbi - Attachement et perte
Baby-Led Weaning : The essential guide to introducing solid foods
www.diversificationalimentaire.com
Pour en discuter et échanger avec des internautes super sympa et toujours à l'écoute, le groupe Facebook de Stéphanie Morganlolajordan : Maternage Proximal
Baby-Led Weaning : The essential guide to introducing solid foods
www.diversificationalimentaire.com
Pour en discuter et échanger avec des internautes super sympa et toujours à l'écoute, le groupe Facebook de Stéphanie Morganlolajordan : Maternage Proximal
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